UNE HISTOIRE DE CUIR
Vous connaissez le Pays Basque … ses plages de surfeurs, ses bons petits plats agrémentés de piment d’Espelette, ses grands gaillards du rugby … etc. le Pays Basque est aussi une terre de culture qui a su préserver ses savoirs faire et, parmi eux, le travail du cuir qui fait encore vivre de nombreuses familles.
Grâce à la présence de nombreux chênes, les tanneries ont pu se développer car elles disposaient des essences nécessaires à l’obtention du tannin, indispensable à leur activité. Au XIXème siècle, on comptait près de 230 tanneurs et mégissiers (le mégissier travaille les petites peaux comme l’agneau, le mouton ou la chèvre ; le tanneur transforme les peaux de grande taille). Le territoire est réputé pour la qualité de ses produits : les accessoires de maroquinerie et les chaussures notamment. En 1900, près de 2500 habitants travaillent dans cette industrie et jusqu’aux années 50, on compte une quinzaine d’usines.
Au début du XXème siècle, une maladie terrible, l’oïdium du chêne, ainsi que le développement des importations met fin à cette période prospère. Les usines de chaussures sont contraintes une à une de fermer leurs portes. Cependant, la tradition du cuir perdure au Pays Basque et deux tanneries subsistent aujourd’hui encore et imposent leur savoir-faire.
DEUX TANNERIES D’EXCEPTION
- La tannerie GARAT et FILS implantée au cœur du Pays Basque, à Hasparren, a vu se succéder six générations qui perpétuent la tradition du tannage végétal. Tout d’abord locale, la clientèle de la tannerie s’est progressivement étendue à toute la France pour intervenir aujourd’hui dans plusieurs activités. Au cuir de semelle et bourrellerie de départ, se sont ajoutés la sellerie et la maroquinerie. La devise de la Maison : « du tanin et du temps ». La tannerie a obtenu le label « entreprise du patrimoine vivant », une vraie reconnaissance d’une histoire et d’un savoir-faire.
- La tannerie Rémy CARRIAT, créée en 1927 par Mr et Mme Carriat, principalement pour la création de chaussures à partir de peaux de veau, l’entreprise se développe et se diversifie dans les années 70 et travaille le taurillon pour le marché de l’ameublement et introduit même le buffle en France. Dans une démarche d’amélioration constante de sa production, les locaux sont rénovés, un atelier de teinture voit le jour et l’intégration de l’outil informatique participe à la modernisation. Tout cela dans un souci constant de prise en compte des préoccupations environnementales. Aujourd’hui, la tannerie Rémy Carriat est un fournisseur réputé dans la maroquinerie et la sellerie en France et aussi à l’étranger.
AU RYTHME DES CHEVAUX
Riche de cette histoire, le Pays Basque est également devenu une terre d’accueil et le berceau idéal d’un savoir-faire sellier.
A l’image de la marque Devocoux qui conçoit et fabrique ses selles depuis 1985 à Bidart.
Le jeune groupe Voltaire, qui compte notamment en son sein l’emblématique Maison Forestier, a également choisit de s’installer à Bidart, au coeur de la technopole Izarbel. Un pari gagnant pour l’entreprise qui souhaite réinventer un secteur de tradition et qui devient en 10 ans seulement le N°2 de la sellerie. Difficile à croire quand on sait que Voltaire Design, la marque fondatrice du groupe est née en 2010 dans un garage d’Espelette.